Don’t mess with Texas…
Aujourd'hui, je me sens un peu comme le Texas: il ne vaut mieux pas me chercher…
En buvant mon super smoothie healthy du matin, il a un arrière-goût de colère, de frustration, de tristesse. Et pourtant...
J'étais censée être à l'hôpital aujourd'hui, endormie dans une salle d'opération, sous les mains d'un grand chirurgien sélectionné il y a des années, après une année entière de planification et d'organisation de cette pause. Ce n'est pas une opération vitale, mais c'est une opération à laquelle j'aspire depuis longtemps, quelque chose pour me sentir plus à l'aise dans mon corps, à la fois en tant que professeure de yoga et en tant que femme.
Mais il y a une semaine, je l'ai senti: ce petit picotement dans la gorge, une sensation si familière... Je le savais, mais je ne voulais pas y croire. Je savais que ça allait empirer et qu'au moment où je devrais aller à l'hôpital, je serais tellement malade qu'il faudrait annuler.
Mais je me suis accrochée, j'ai pris des tas d'huiles, de pilules, de sirops tous les jours, je me suis gavée de vitamines et j'ai prié tous les soirs, en vain. J'ai dû annuler. Je pouvais à peine parler, je toussais si fort que j'avais du mal à reprendre mon souffle; il était hors de question qu'on me laisse m'approcher d'une salle d'opération dans cet état.
Je suis donc retournée chez le médecin et je l'ai laissé me prescrire tous les vilains médicaments que j'avais évités jusqu’ici: antibiotiques, corticoïdes...
Et ce matin, je prends le temps d'écrire et de prendre du recul.
J'ai toujours été comme ça. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours planifié avec soin, puis foncé comme un bulldozer jusqu'à ce que j'obtienne ce que je voulais. Demandez à mes parents, à mes frères et sœurs, à mon mari... une fois que j'ai décidé de faire quelque chose, rien ne m'arrête, même si cela semble impossible ou même dangereux. Certains appellent cela de l'entêtement, moi de la concentration. ;)
Lorsque je regarde ma fille, qui est maintenant au bord de l'adolescence, je ne peux que sourire: l'Univers m'a envoyé exactement l'enfant que je méritais. Elle est encore plus “concentrée“ que moi !
En tant que professeure de yoga, nous avons tendance à nous mettre une pression supplémentaire lorsqu'il s'agit d'être gentille, sereine en toute circonstance et heureuse. Mais cela n'a pas de sens: nous sommes également censées accueillir toutes les émotions et être capables de nous poser avec tout ce qui se présente.
Et je me souviens que David (mon prof) me répétait sans cesse qu'il fallait trouver l'espace entre l'effort et l'absence d'effort. Lorsque l'on pratique le Yoga, il est facile de se concentrer sur les asanas au point d'oublier tout le reste, “sthira sukham asanam“, la respiration, l'aisance, le détachement...
Il en va de même dans la vie: l’Univers me rappelle chaque jour que pour que les choses arrivent, je dois fixer une intention, lâcher prise et faire confiance au processus. Je dois rester fermement enracinée dans la terre, trouver mon “drishti“, ce regard très spécifique vers le néant, et continuer à respirer calmement et consciemment. Je n'en suis pas encore là, mais j'y travaille. J'y travaille, mais de manière détendue bien sûr. ;)
J'ai encore tant à apprendre...